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Je venais de terminer un texte, pas le plus beau qui soit mais tout de même j’étais contente de moi. Je disais des choses d’une manière simple, pour une fois, et ces mots étaient adressés à quelqu’un qui m’est cher, pour lui plaire, et étaient censés lui faire du bien.

Je l’ai posté comme on envoie une lettre, dans l’écrin de mon site qui recèle ce que je suis ou ce que j’aurai pu être, en espérant que ce quelqu’un le lise, et me dise qu’il l’avait bien reçu comme une caresse que j’aurai voulu lui prodiguer par des phrases que j’avais concoctées.

Je suis allée faire un tour sur la toile, là où chacun se dévoile, où les écrits et les cris s’entremêlent, qui parfois résonnent comme un appel, comme cette lettre que je venais de semer au vent des lecteurs assoiffés d’entrevues virtuelles, quand au détour d’une page j’aperçus une image sous laquelle mon texte était posé, mot à mot, enfin presque, juste un nom et un adjectif changé.

Je restais éberluée devant autant d’audace, de voir mon texte signé de la main de quelqu’un d’autre, proposé dans un autre contexte et à une autre place, avec ces deux vocables où la laideur se vautre, trahissant mon aubade de ces fades propos, et provoquant chez les liseurs une sorte de quiproquo : qui a écrit ces mots ?

J’ai ressenti comme une violence inouïe, l’usurpation de mes écrits, distillés au gré de la malhonnêteté d’un être avili de s’être approprié ce qui n’est pas de lui. Cet infâme voleur de lettre qui s’enorgueillit d’être un auteur alors qu’il sait lui-même qu’il est loin d’être à la hauteur, a pillé mon poème, dérobé mes envolées de mots, bien à l’abri caché par un pseudo.

Faut-il arrêter de poster des fragments étoilés de nos vies, sur la toile, au gré de nos envies, pour offrir à ceux que l’on aime des récits emplis d’intimité profonde, parce que quelques voleurs de lexies les spolient d’une manière immonde ? Faut-il faire fi de ces détournements de fantaisies vagabondes qui nous donnent l’odieuse sensation d’être comme cambriolés aux yeux du monde ?

 

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